Florian S.

http://etmonculcestdupolar.weebly.com/

15,95
Conseillé par (Libraire)
25 février 2016

Plat froid, très froid.

Old Pa Anderson est un vieux Noir qui a subi toute sa vie la haine et la violence des blancs. Comme tous les autres, quoi. Il traîne surtout derrière lui le deuil jamais vraiment fait du meurtre de sa petite-fille, qui l'a changé pour toujours en un homme taciturne et renfermé. Ce sont des Blancs, il en est certain, et alors ? Personne ne les attrapera pour la simple raison que personne ne les cherchera. Mais sa femme vient de mourir, de vieillesse et surtout de chagrin. S'il fait les comptes, Old Pa s'aperçoit qu'il n'a plus rien à perdre. Il récolte les infos, les suit. Rien ne l'arrêtera.

Ca a beau être déjà exploité, il y a une simplicité incroyable dans l’enchaînement des évènements. Une lenteur mélancolique au début, une lenteur qu’on peut aussi bien associer à la vieillesse qu’à la résignation – les deux à la fois ? – avant d’enchaîner à un train d’enfer sur la vengeance d’Old Pa. Niveau scénario, c’est aussi percutant qu’un coup de batte. Et puis, il y a Hermann. Le dessin, les couleurs, tout ce qui porte sa patte confère à cette chevauchée sauvage un côté vraiment sombre sans insister sur le noir ou les contrastes. C’est juste de la poussière, du sang, des visages de traviole, tout ce qui déclenche des mécanismes de mal-être en nous. Un album prenant, une postface douloureuse. Du grand Hermann, une fois de plus.

15,95
Conseillé par (Libraire)
25 février 2016

Plat froid, très froid.

Old Pa Anderson est un vieux Noir qui a subi toute sa vie la haine et la violence des Blancs. Comme tous les autres, quoi. Il traîne surtout derrière lui le deuil jamais vraiment fait du meurtre de sa petite-fille, qui l'a changé pour toujours en un homme taciturne et renfermé. Ce sont des Blancs, il en est certain, et alors ? Personne ne les attrapera pour la simple raison que personne ne les cherchera. Mais sa femme vient de mourir, de vieillesse et surtout de chagrin. S'il fait les comptes, Old Pa s'aperçoit qu'il n'a plus rien à perdre. Il récolte les infos, les suit. Rien ne l'arrêtera.

Cela a beau être déjà exploité, il y a une simplicité incroyable dans l’enchaînement des évènements. Une lenteur mélancolique au début, une lenteur qu’on peut aussi bien associer à la vieillesse qu’à la résignation – les deux à la fois ? – avant d’enchaîner à un train d’enfer sur la vengeance d’Old Pa. Niveau scénario, c’est aussi percutant qu’un coup de batte. Et puis, il y a Hermann. Le dessin, les couleurs, tout ce qui porte sa patte confère à cette chevauchée sauvage un côté vraiment sombre sans insister sur le noir ou les contrastes. C’est juste de la poussière, du sang, des visages de traviole, tout ce qui déclenche des mécanismes de mal-être en nous. Un album prenant, une postface douloureuse. Du grand Hermann, une fois de plus.

Conseillé par (Libraire)
25 février 2016

Nord noir

Comme une bonne partie des anciennes villes ouvrières du Nord, Wollaing se traîne un lourd passé de désindustrialisation, de grèves, de plans sociaux, tout ce qu’il faut pour plonger une région dans le rouge brique niveau chômage et pauvreté. C’est dans ce contexte que fructifient les sites internet de prêt douteux, toujours prêts à donner sans regarder mais aux gros bras beaucoup plus zélés quand il s’agit de récupérer les mensualités. C’est sans doute le cas de Pauline, jeune fille retrouvée morte après avoir emprunté 50 000 euros qu’elle n’a pas pu rembourser. Enfin, c’est ce que tout le monde pense en ville. Sauf le commandant Buchmeyer. Pour lui, beaucoup de choses se cachent derrière ce meurtre, des choses anciennes, des restes de rancunes hantant les rescapés d’une époque ne demandant qu’à être oubliée.

On est emporté par le sens de la narration d'Emmanuel Grand, posé, sans empressement. Ça nous permet de nous sentir un peu oppressés par la pauvreté du coin mais, sans être un huis clos, le sentiment de fatalité qui se dégage de la solitude et des espoirs morts nous enferme nous aussi dans ce lieu à mi-chemin entre le paradis et l'enfer. Un roman noir social, aucune meilleure définition que celle-ci. Et ça devient encore meilleur lorsque l'enquête de Buchmeyer l'amène à fouiller dans le passé de l'usine et de ses acteurs principaux. Ça prend des airs de cold cases rouvertes sans faire plaisir à personne. La ville devient pesante, les habitants suspects. On se regarde de travers. La tension monte. C'est brillant !

Éditions Gallmeister

17,20
Conseillé par (Libraire)
12 janvier 2016

Absolument génial, en toute objectivité

Si la "claque littéraire" est une norme, Corrosion est un "passage à tabac" littéraire. Un roman noir d'une ampleur phénoménale dont il serait criminel de dévoiler ne serait-ce qu'une petite part de l'intrigue.

ça a pourtant l'air classique, au début. On se laisse prendre au piège pendant une quarantaine de pages parce que l'écriture aride et crue de Bassoff suffit à elle seule pour qu'on se laisse emporter avec plaisir. On a déjà lu ça quelques fois mais bon, on s'en fiche, c'est bien fait. Quand soudain, la surprise. La chose qui fait que notre lecture s'en trouve sacrément changée. Le doute d'abord, puis la compréhension que tout ça commence à prendre un virage qui va décidément nous scotcher. À partir de ce point, plus de repos possible. On passe son temps à se tortiller en sentant que ça va vraiment mal se finir. Les personnages torturés, les folies, les ambiances, tous les ingrédients qui font un roman noir sont maîtrisés avec brio pour faire de "Corrosion" bien plus qu'un simple roman noir comme on en lit tous les jours. Que dire, quand on ne peut rien en dire ? Eh bien, si vous aimez les scenarii à base de misère humaine, de torture psychologique, d'ambiguïté, de surprises, de fatalité, d'Amérique profonde, de vendettas, de tout ça à la fois, eh bien, "Corrosion" vous fera les adorer encore plus.

Conseillé par (Libraire)
26 novembre 2015

Noir, c'est noir...

Il est scénariste pour Hollywood. Il est riche, marié et désabusé, son monde l'agace. Elle est belle, apparition soudaine dans la nuit chaude de Los Angeles. Elle est belle, elle avance vers la mer, tombe, se suicide en réalité. Il est arrivé à temps pour l'en sortir mais ce n'est pas pour ça qu'elle reprendra goût à la vie. Si, au premier abord, mais la jeune femme semble lui cacher de plus en plus de choses, et sort avec lui sur les conseils d'un mystérieux médecin qu'il ne verra jamais. Une relation comme la leur, pas sûr que cela apporte quoi ce soit de bon.

Ce roman écrit à la fin des années 50 est une pépite à bien des égards. La psychologie forte des personnages, associée à leur anonymat total fait d' "Une jolie fille comme ça" un roman universel, captivant et sublime à la fois. Un roman dopé à tous les codes du roman noir, un thriller psychologique à la mode des années 50, une traduction que l'on n'attendait plus... du grand Hayes.