La moitié d'une vie, récit

Darin Strauss

Rivages

  • Conseillé par
    3 février 2013

    accident

    Ne faites pas comme moi, ne vous y trompez pas, ce livre n'est pas un roman, mais le témoignage a-posteriori de l'accident qu'a eut Darin lorsqu'il avait 18 ans et de la façon dont il a vécu depuis.

    Rien de très gaie, donc. Et rien de bien tangible non plus du côté des faits. Car on ne saura jamais pourquoi Celine s'est déportée avec son vélo.

    En revanche, je me demande encore comment Darin a fait, lui, pour vivre chaque jour avec Celine à ses côtés, sans perdre la boule.

    Je m'attendais donc à une sorte de "quête des origines", d'où ma déception.

    L'image que je retiendrai :

    Celle du premier psy de Darin, l'emmenant en Porsche sur les lieux de l'accident.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/01/30/26027198.html


  • Conseillé par
    23 septembre 2012

    A dix-huit ans, Darin Strauss roule en direction du minigolf avec des amis. Il percute une jeune fille à vélo. Celine Zilke s’est brusquement déportée vers la gauche et il n’a pas pu l'éviter. Tous deux étudient dans le même lycée et habitent la même ville. Celine décèdera à l’hôpital. Bien que tout le monde ait affirmé que l’accident était inéluctable, la vie de Darin Strauss a été modifiée à tout jamais.

    Là où certains s’épancheraient en pathos à la recherche de compassion, Darin Strauss nous livre un récit qui frappe par son honnêteté. A trente-six ans , l'auteur revient sur l’accident et sur ses suites qui ont bouleversé à jamais sa vie. Le choc, la cycliste renversée, les premières pensées et très vite la culpabilisation d’être celui qui a enlevé une vie à quelqu’un de son âge. La mère de la jeune fille lui demandera de vivre désormais pour eux deux et le jeune homme ne pourras pas accepter. A quelques semaines de la fin des cours au lycée, il devient celui que l’on se désigne par regard ou celui à qui l'on confie brièvement quelques mots souvent gauches. Lui-même se perd, ne sait quelle attitude adopter et l’université sera pense-t-il une échappatoire. Mais il ne peut pas s’empêcher de penser à elle, d’imaginer qui elle serait devenue. La notion d’être directement ou non le responsable de la mort de Celine est là. Il a maintes fois visualisé la collision, calculé et recalculé le temps qu’il lui aurait fallu pour dévier son volant. Comme pour se rassurer de n’être pas coupable alors que son innocence a été prouvée. Une innocence remise en question quand les parents de la jeune fille voudront lui intenter un procès. Il ressassera ses pensées, légitimes ou non. La culpabilité et sa gangue de silence l'empoisonneront. Sa future femme sera la première à l'écouter. Elle l’encouragera à écrire ce récit pour accepter d’être celui qu’il est et de vivre enfin.

    Ce témoignage dont la vocation première était cathartique est un face à face sans tricherie avec soi-même. Tout en explorant les mécanismes de la conscience, les émotions, la sobriété et l'honnêteté de l'auteur rendent ce livre bouleversant et saisissant ! Une lecture en apnée totale !


  • Conseillé par
    22 septembre 2012

    Culpabilité

    Il s'appelle Darin Strauss, et a ressenti à trente-six ans le besoin d'écrire sur un événement dramatique survenu l'année de ses dix-huit ans. A quelques semaines de son examen final et du choix de son université, il se rend avec des amis au minigolf, lorsqu'il ne peut éviter une cycliste, jeune fille de son lycée, qui coupe inopinément les deux voies de la route. La jeune fille meurt et le jeune Darin, bien qu'aucunement mis en cause, a l'impression de cesser de vivre aussi, même s'il se rend aux obsèques, s'oblige à rendre visite aux parents de Celine, entre à l'université, vit la vie d'un jeune de son âge. Le regard des autres, ou même l'absence de ce regard, la pensée quais continuelle de ce que Celine aurait pu et aurait dû vivre, l'obsèdent.


    Darin Strauss a d'abord écrit d'autres livres puis cette autofiction, si douloureuse soit-elle, s'est imposée à lui, lorsqu'il a atteint le double de l'âge que Celine aurait à jamais. Le thème de la culpabilité, analysée de l'intérieur, la mémoire et ses rappels constants les réminiscences inattendues venues en cours d'écriture (Darin Strauss pensait écrire cinquante pages, il en a écrit quatre fois plus), la transformation de la personnalité, la menace d'un procès, tout ceci forme la trame d'un témoignage jamais larmoyant, mais indispensable autant à l'écrivain qu'au lecteur.