famille, secret
Véronique OVALDE n’est pas mon autrice préférée, et je dois avouer que j’ai un peu de mal avec ses romans. Mais mon Club de Lecture ayant choisi ce livre pour notre prochaine rencontre, j’ai dû me résoudre à le lire.
Bien m’en a pris, j’ai aimé ces trois soeurs qui ont du mal à s’entendre.
J’ai aimé cette île de Iazza quelque part en Italie, son microcosme, son carnaval annuel.
J’ai aimé que les 4 filles portent chacune le prénom d’un personnage d’opéra : Violetta, Gilda, Aïda et Mimi.
J’ai aimé que Aïda soit la rebelle de la famille et accepte d’emmener la dernière, Mimi, en douce au carnaval interdit par le père.
J’ai aimé que la famille croit que Mimi ne soit pas morte mais quelque part et reviendra.
J’ai aimé Pippo, le simplet du village qui connait les secrets de tout le monde.
J’ai aimé les ânes sur les toits chaque 1er mai.
Un roman à l’imaginaire plein de poésie qui m’a emmené dans son monde le temps d’une lecture.
L’image que je retiendrai :
Celle des nombreux bancs de pierre du village.
https://alexmotamots.fr/fille-en-colere-sur-un-banc-de-pierre-veronique-ovalde/
Belfast, enfant
J’ai eu un peu de mal au début de ma lecture avec l’histoire qui me paraissait hachée : il était question d’un homme introverti avec un bébé sur les bras dans la mère était disparue ; des feux du Onze à Belfast en préparation qui posaient problèmes à cause de leur ampleur ; d’enfants avec des comportements hors-norme ; du quartier Est de Belfast dont je n’ai pas saisi la spécificité.
L’histoire devient intéressante passée la première partie : Sammy s’aperçoit que son fils retranché dans la sous-pente est un lanceur de révolte ; Jonathan nous raconte comment sa fille est né ; les deux hommes finissent par se rencontrer.
J’ai aimé l’histoire de la naissance de la fille de Jonathan, Sophie ; son côté merveilleux et improbable.
J’ai aimé les différents timbres de voix qu’il prend en fonction de l’urgence de la situation.
J’ai aimé sa fille Sophie qui se love toujours entre le cou et l’épaule de son père.
J’ai eu de la peine pour Sammy qui ouvre les yeux sur son fils et ne sait pas quoi faire pour l’arrêter ; ses rapports inexistants avec sa femme.
J’ai aimé que les deux protagonistes se rendent compte du caractère stéréotypé des revendications des lanceurs de feu du Onze et tout le baratin à propos des libertés civiques qui ne sont qu’un prétexte.
Un roman qui avance l’hypothèse que la nature sera toujours plus forte que la culture : malgré le verni d’éducation, un être humain suivra toujours sa nature profonde.
Une citation :
Jonathan se demande pour la centième fois cette année pourquoi ces gens parlent comme ça, à coups d’argot banal et de clichés, d’expressions récoltés à la télévision. On dirait qu’ils ont perdu leur ^propre langage. (p.315)
L’image que je retiendrai :
Celle des enfants infortunés de Belfast-Est dont chacun porte une part de magie.
https://alexmotamots.fr/les-lanceurs-de-feu-jan-carson/
enquête, Japon
Eugenia, publié en 2006, vaut à son auteur le Grand Prix des auteurs japonais de romans policiers. Il n’est traduit et publié en France que cette année grâce à l’Atelier Akatombo.
Ce roman choral est un régal pour les amateurs d’enquête : chaque chapitre reprend les paroles d’un des acteur et/ou témoin du drame sans que l’on sache tout de suite qui parle. Nous n’entendrons jamais la voix de celui/celle qui pose les questions.
Chacun des protagonistes apporte son point de vue, mais des années après, quelle est la part de vérité du souvenir ?
J’ai aimé l’étrange pièce bleu de la maison aux hublots des riches propriétaires.
J’ai aimé le leitmotiv du lilas des Indes blanc, la mystérieuse voiture rouge crottée qui traine dans la pièce du drame alors que le fils de la famille est très soigneux.
J’ai découvert les glaces au haricot rouge, et je me dis que j’en gouterai bien.
Du prénom Eugenia, nous ne découvrirons qu’à la fin qu’il est le titre du poème laissé sur la table de la famille. Et de ce fameux poème, nous ne saurons que quelques bribes.
Une enquête à plusieurs facettes passionnante.
L’image que je retiendrai :
Celle de Hisako écoutant les bruits de la mer sur un blanc en forme de S.
https://alexmotamots.fr/eugenia-riku-onda/
1939-1945, espionnage
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce roman est ultra documenté, j’en veux pour preuve les dernières pages du livre qui explique certains personnages dans la vraie vie.
J’ai aimé le personnage de Lizzie, jeune anglaise issue de la haute noblesse (elle est cousine du Roi) qui se trouve projetée en plein Paris pendant la guerre.
J’ai eu du mal avec le personnage de Kenneth, son contact et chef, que j’ai trouvé très froid et distant. Le fait qu’il ne fournisse jamais d’explication m’a gêné.
J’ai aimé Kleber, le comptable juif au Byrrh citron.
J’ai découvert le BMA (Bureau des Menées Antinationales : les services secrets de Vichy) et le scandale des Bureaux d’achat, sorte de marché noir officiel.
Mais comme je ne suis pas fan de romans d’espionnages et d’agents retournés à s’en faire craquer les coutures du pantalon, je n’ai sans doute pas apprécié ce roman à sa juste valeur.
L’image que je retiendrai :
Celle de la fosse au fond hérissé de bambous mortels, image que Lizzie perçoit quand Momo-les-yeux-bleus veut lui tendre un piège.
https://alexmotamots.fr/oscar-wagner-a-disparu-jean-christophe-portes/
enlèvement
Léo-Paul Julianne est un homme d’affaires à qui tout réussi : entreprise florissante, femme avocate, 2 enfants et une magnifique maison sur les hauteurs de Lyon.
Mais une nuit, trois hommes s’introduisent chez lui, le tabassent, tuent sa femme et kidnappent ses enfants.
Si au début du roman j’ai aimé ce père qui ne souhaite qu’une chose : récupérer ses enfants sains et saufs, il a fini par m’agacer à envoyer ch*ier tout le monde et à pleurer qu’il veut ses enfants tel un gamin faisant un caprice.
Ses rapports ne sont que brutaux avec son ex-femme et les enquêteurs. Je n’ai ressenti aucune empathie pour lui.
Mais le récit est mené tambour battant et nous suivons cet homme pendant 24 heures, les suspects se succédant.
Un polar lyonnais sans temps morts qui manque un peu de psychologie à mon goût.
L’image que je retiendrai :
Celle de la neige qui tombe sur la ville, la bloquant totalement.
https://alexmotamots.fr/le-dernier-jour-arthur-roge/