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    14 juillet 2023

    Italie, policier

    Ce que j’aime dans les polars italiens, c’est que les commissaires (ou autres enquêtrices) me font découvrir à chaque fois un peu de la gastronomie de leur région. L’Italie : l’autre pays des repas à table interminables…

    Mais dans cette nouvelle enquête de Soneri, le brouillard est omniprésent, à tel point que je me serais cru en Ecosse. Heureusement, ses virées de l’autre côtés des Apennins en bord de mer m’ont fait voir un peu du soleil pâle d’hiver.

    J’ai été étonné de découvrir le commissaire avec un cigare au bec (je ne me rappelais pas qu’il fumait, et encore moins le cigare).

    Sa vie amoureuse avant Angela nous apparait par bribes, car cette enquête le replonge dans son passé de soixantehuitard. Oui, avant d’être commissaire, Soneri faisait partie des révolutionnaires gauchistes.

    J’ai aimé cet opus qui mène le commissaire entre nostalgie, amours déçues,, luttes politiques et haines féroces.

    J’ai aimé le tenancier de l’auberge en pleine montagne, un ancien révolutionnaire lui aussi, qui voit défiler toute la panoplie des natures humaines : les chefs d’entreprises roublards, les politiciens véreux, les amants à la sauvette…

    J’ai été (presque) d’accord avec le constat amère du personnage : il n’y a plus de continuité entre générations, tout est à recommencer. Même les enfants des révolutionnaires sont de droite.

    Une vision de notre société moderne douce-amer au regard des luttes sociales d’antan.

    Quelques citations :

    Vous, vous perdrez toujours parce que vous voulez changer la nature humaine. Alors que nous, on l’accompagne. Tout le monde veut commander, non ? Parfait !Que le plus fort gagne et qu’il commande ! Le peuple ne demande rien d’autre que de s’occuper de ses petites affaires, et si toi, tu leur garantis que personne ne leur cassera les couilles, ils se frotteront les mains. (p.114)

    Comme de refuser d’admettre que les instincts sont plus puissants que tout notre arsenal culturel.La majorité des individus ne pensent qu’au sexe, à la bouffe et au désir de domination. (p.238)

    L’image que je retiendrai :

    Celle du Duomo de Parme dont j’ai appris l’existence (je ne connaissais que celui de Milan).