Hélène A.

Conseillé par (Libraire)
9 janvier 2017

Pour les soeurs Weiss qui grandissent dans une famille juive ultra-orthodoxe de Brooklyn, leur avenir semble déjà tout tracé : se marier jeune et avoir des enfants. Rose l'ainée va se détourner de ce destin, privilégiant la liberté et sa passion pour la photographie. Elle n'aura alors d'autres choix que de fuir et rompre tout lien avec sa famille. Nous retrouvons les deux soeurs quarante ans plus tard, dont les chemins se croisent à nouveau.
Naomi Ragen retranscrit avec justesse l'ambiance qui règne au sein de cette famille juive ultra-orthodoxe, s'immisçant dans cette communauté très fermée. Elle nous décrit avec précision leurs rituels, leurs croyances, leurs interdits et leurs craintes vis-à-vis du monde extérieur. Ce roman plein de sensibilité dévoile la complexité et les barrières d'une religion, avec pour fil conducteur l'éclatement d'une famille. C'est subtil et idéal pour s'évader et passer un bon moment.

19,00
Conseillé par (Libraire)
4 septembre 2016

Une nourrice assassine les deux enfants qu'elle gardait depuis près d'un an. Pourquoi un acte si monstrueux ? L'intérêt de l'histoire qui suivra tel un flashback sera de comprendre comment cette femme aux apparences de nounou si parfaite a pu commettre une pareille barbarie. Leïla Slimani s'immisce dans la vie du couple de Paul et Myriam, parisiens branchés, nous expliquant les raisons qui les ont poussé à embaucher quelqu'un pour garder leurs enfants. Elle nous décrit leurs failles, leurs doutes sur l'éducation et le rapport qu'ils vont entretenir avec Louise, la baby-sitter. Celle-ci fera peu à peu partie intégrante de leur vie, se rendant indispensable. Entre douceur, rigueur et manipulation, cette femme intrigue.
L'auteur parvient à maintenir un suspens et une tension tout le long du roman. Grâce à une écriture concise, qui va à l'essentiel, le livre se lit d'une traite. Leïla Slimani arrive avec brio à transformer une histoire banale en fait divers extraordinaire, à la manière d'un roman noir à suspens. Elle retranscrit parfaitement le basculement qui tend vers le drame.
C'est sombre, dérangeant, mais très prenant et ça ne laisse pas indifférent.

Conseillé par (Libraire)
28 août 2016

Catherine Cusset dresse le portrait touchant d'un homme qui fut son amant puis son ami : Thomas. Cet être écorché vif se cherchera tout au long de sa vie. Parti vivre aux Etats-Unis à vingt ans pour faire des études puis devenir professeur en université, il ne cessera de changer de faculté, sans réussir à atteindre la place prestigieuse tant espérée. Ses différentes relations amoureuses ne dureront pas non plus.
Employant le "tu" tout au long de son récit, comme si elle s'adressait à son personnage, l'auteure rend hommage à cet homme et relate avec force et puissance son parcours chaotique et sa recherche vaine d'équilibre, de bonheur et de réussite. D'une écriture directe et sans détours, elle parvient à rendre attachant ce Thomas, mêlant ses moments de joie et ses désillusions.
Bouleversé par la destinée de cet homme et sa fin tragique, on ne sort pas indemne de cette lecture. Avec ce nouveau roman, Catherine Cusset nous montre à nouveau son talent pour faire battre les coeurs et pulser la vie.

Le Livre de poche

8,70
Conseillé par (Libraire)
23 mai 2016

1948 à Moscou. Le célèbre violoniste Ilja Grenko est arrêté par le KGB à la fin d'un de ses concerts. En possession du célèbre violon Stradivarius, il est dépouillé et enfermé à la Loubianka, suspecté d'avoir voulu fuir le pays. Il sera déporté quelques semaines après au goulag, sans que sa famille ne sache où il a été emmené. Celle-ci est envoyée de force au Kazakhastan. Des décennies plus tard, Sacha mène son enquête pour découvrir quel a été le destin de ses grands-parents et retrouver le fameux violon disparu depuis cette triste année 1948. Complot, cruauté, quiproquos servent de toile de fond au triste sort qu'a subit Ilja Grenko. Avec justesse et précision, Mechtild Borrmann dénonce à travers cette histoire aux airs de roman noir, les malversations effectuées par les autorités au temps de l'URSS et l'horreur des camps de travail forcé. D'une grande sensibilité, le récit de ce célèbre violoniste se lit à la fois comme un roman historique, un roman d'enquête et un roman à tiroirs, composé de trois générations. On ne sort pas indemne de cette lecture, abasourdi par les ravages d'une politique telle que la dictature stalinienne, qui a détruit grand nombre de familles.

Conseillé par (Libraire)
23 mai 2016

Ellis Island : l'île où tant d'immigrés ont transité avant de pouvoir entrer ou non aux Etats-Unis. Cette histoire n'est pas celle d'un de ces migrants mais le journal tenu par le dernier gardien du centre. Avec des mots simples et beaucoup de fluidité, il nous raconte les quarante années qu'il a passées dans l'établissement comme employé puis comme directeur. Entre amour, disparition et erreurs professionnelles, il nous explique comment il est devenu de plus en plus solitaire. Le site étant maintenant fermé, il ne lui reste plus que neuf jours avant d'être rapatrié sur le continent. Neuf jours durant lesquels il va se remémorer les évènements qui ont bouleversé sa vie et nous entraîner dans sa propre histoire. Plongé dans l'univers de cette île, on se prend d'empathie pour ce vieux gardien, revivant avec lui les épisodes marquant de son existence. Ce livre est également un hommage à de nombreux immigrés venus fouler le sol américain, dénonçant les souffrances qu'ils ont endurées et la difficulté à atteindre cette terre aux mille et une promesses. Avec pudeur, simplicité et efficacité, Gaëlle Josse nous offre ici un joli moment de lecture.