En juillet 1956, le jeune Alban Liechti reçoit son ordre de mission pour l'Algérie et « participer aux opérations du maintien de l’ordre ». Ayant contribué à la mobilisation contre la guerre d’Indochine et pour la libération d’Henri Martin, Alban Liechti ne voulait absolument pas prendre part à cette nouvelle guerre coloniale. Après discussion avec ses camarades et sa famille, il décide d’écrire au président de la République pour lui signifier son refus. Emprisonné dès son arrivée en Algérie, il est convoqué devant le Tribunal militaire et condamné à deux ans de prison pour refus d’obéissance le 19 novembre 1956. Il en fera au final quatre, successivement dans les prisons d'Algérie et de France. Libéré le 17 mars 1961, il est envoyé de force en Algérie dans un commando d’un régiment de tirailleurs algériens. Dans le Djebel de la région de Blida, il patrouille mais refuse de mettre les balles dans son arme, déterminé à reconnaitre au peuple algérien le droit à l’indépendance. Sa décision n’a pas été sans susciter interrogations et discussions, et même oppositions. Elle fut à l'origine de positions controversées, et parfois contradictoires, parmi ceux qui se sont illustrés ensuite dans l'histoire de la lutte contre la guerre d'Algérie. Mais elle a servi de d'exemple à d'autres et fut un symbole du refus de faire la guerre à la liberté.