Mérovak, l'homme des cathédrales, Du symbolisme au patrimoine
EAN13
9791026711544
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
DIX-NEUVIEME
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Mérovak, l'homme des cathédrales

Du symbolisme au patrimoine

Champ Vallon

Dix-Neuvieme

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Fils d’un photographe-éditeur de l’Ouest français, Gabriel Robuchon
(1874-1955), dit Mérovak, fut une figure insolite de la Belle Epoque, dont la
renommée peut surprendre aujourd’hui. Celui qui se présenta comme « l’Homme
des cathédrales » ou « l’Ambassadeur rétrospectif de la collégiale gothique »
est l’un de ces excentriques dont le XIXe siècle fut riche, et dont les
activités se prolongèrent tout au long de la première moitié du siècle
suivant. Le livre est une enquête au long cours – moins une biographie qu’une
monographie – cherchant à reconstituer, interroger et éclairer ce que furent
l’œuvre et la propagande confondues de Mérovak, comme célébration et défense
de l’architecture et de l’esthétique gothiques. On y examine successivement
ses multiples manières d’être gothique à son époque, dans une temporalité où
se réclamer de la gothicité, ne signifie ni la modernité, ni les avant-gardes,
et constitue une esthétique revendiquée comme une forme d’anti-modernité. Sans
surprise, dans sa défense exaltée du gothique, Mérovak est d’un catholicisme
fébrile renvoyant à La Cathédrale de Huysmans (1898) qui paraît au moment où
il fonde sa réputation. Nationaliste, il est aussi du côté de l’Action
française et lecteur de La Grande Pitié des églises de France de Maurice
Barrès (1913). A la suite du bombardement de la cathédrale de Reims (1914), il
comptera parmi ceux qui pleurant les effets de la « barbarie boche » exigeront
vengeance. On le retrouvera enfin, pendant l’Occupation, très fervent
admirateur de Pétain et des valeurs de « la terre qui ne ment pas ». Durant un
demi-siècle, Mérovak se déguisera en courtisan du règne de Louis XIII,
occupera des monuments gothiques religieux ou civils en prétendant les
défendre, prononcera des milliers de conférences sur l’histoire de la France
gothique ou johannique, lors de tournées destinées au public des écoles,
casernes, théâtres et cinémas. Son sens de l’auto-promotion lui permettra, non
sans provocation, d’annoncer ses activités dans les journaux, de publier des
éphémères illustrés – Le Vieux Rouen-Lisieux, Le Journal de l’Homme des
cathédrales, Le Pays langrois… –, des gravures et des cartes postales en
nombre, que les cartophiles s’arrachent aujourd’hui encore. Enfin, malgré son
statut de marginal et de vagabond, Mérovak s’est emparé de la question
patrimoniale, à un moment où celle-ci était l’affaire des élites sociales,
intellectuelles et économiques, montrant ainsi qu’elle était alors en voie de
démocratisation. Docteur en histoire de l'art, maître de conférences en
histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
(2000-2009), Bertrand Tillier a ensuite été professeur à l'université de
Bourgogne (2009-2016), où il a enseigné l’histoire de l’art contemporain et la
culture visuelle des XIXe et XXe siècles et où il a dirigé le Centre Georges
Chevrier (UMR CNRS, 2011-2016). Depuis 2016, il est professeur d'histoire
contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où ses enseignements
portent sur la culture visuelle et l'histoire des médias et où il est
chercheur au Centre d'histoire du XIXe siècle [archive], qu'il co-dirige avec
Jacques-Olivier Boudon. Au sein de cette université, depuis 2019, il dirige
les Éditions de la Sorbonne [archive]. Ses recherches concernent
principalement les rapports entre les objets visuels, les arts, les discours
et la politique (la Commune de 1871, l’affaire Dreyfus, le socialisme, Mai 68,
etc.), la performativité des images en contexte de crise, les images
médiatiques et périodiques (la presse illustrée, l’histoire de la caricature
aux XIXe et xxe siècles), la reproductibilité des images fixes et la
transmédialité des productions visuelles, la critique d'art et
l'historiographie de l'art (notamment autour la figure de l'historien d'art
Léon Rosenthal). Bertrand Tillier a été le commissaire (ou le conseiller
scientifique) de nombreuses expositions. Il est l'auteur de très nombreux
ouvrages. Chez Champ Vallon, il a publié: La Commune de Paris, révolution sans
images ? Politique et représentations dans la France républicaine (1871-1914),
2004 Les artistes et l'affaire Dreyfus, 1898-1908, 2009 L'Art et l'État. Une
enquête de la BBC en 1936, 2015
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