L’affaire Mila, Victime, agresseurs, haine en ligne
EAN13
9782815951067
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
BOITE A OUTILS
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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L’affaire Mila

Victime, agresseurs, haine en ligne

Editions de l'Aube

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Ce projet d’ouvrage ne porte ni sur les procès en tant que tels (ceux de juin
2021 et avril 2022) ni sur la personne singulière de Mila. Ni chronique
judiciaire ni interprétation psychologisante des actes et des actions de celle
qui fut et reste victime de harcèlements et de menaces de mort sur internet.
L’univers de Mila et de ses agresseurs est analogue en ce sens où l’entrée
dans le jeu de la confrontation sur internet nécessite de posséder en commun
un usage compétent de techniques communicationnelles, la maîtrise d’un langage
réduit à sa plus simple expression mais propre aux seuls belligérants, une
manière partagée d’entrer en scène et de rallier un camp (ou une « tribu », ou
une communauté) dans l’espace des camps en présence. L’interpellation par la
médiation du tweet (l’étymologie le dit bien : interpellation signifie
interruption, obstacle, empêchement) surgit en tant que sommation, apostrophe,
injure ou désir public de meurtre sans victime. Il y a des différence sociales
et des différences de socialisation entre Mila et ses agresseurs : l’enfance
de Mila n’est pas « malheureuse », l’univers familial des agresseurs est
pauvre en langage et en sociabilité (isolement, etc.). Une pluralité de
configurations originales souvent négligées : les agresseurs peuvent avoir
déjà été victimes de haine et de harcèlement sur internet. Comme ils peuvent
être à la fois, et dans le même temps, agresseurs et victimes. Nous sommes en
présence d’une configuration complexe : alternativement, successivement,
simultanément, agresseurs et/ou victimes. Nous sommes, par ailleurs, en
présence d’un déplacement inhabituel en la matière : de l’espace des réseaux
sociaux à l’espace judiciaire. Les agresseurs et les victimes se voient pour
la première fois. Cela signifie que le cyberespace n’est pas une zone de non-
droit (la législation française et européenne prévoit de sanctionner toutes
les formes d’expression qui propagent, incitent ou justifie la haine fondée
sur l’intolérance).
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