• 10 avril 2012

    Du grand art !

    L’oncle de Louise Morvan évoluait dans les milieux artistiques des années soixante-dix et fréquentait notamment le club Rock and Roll Circus « un des clubs les plus dingues et les plus chics de Paris dans les années soixante-dix. » « Cette boîte attirait dandys en chemise à jabot, businessmen en smoking, et faisait renaître Saint-Germain-des-Prés de ses cendres. (…) Un grand escalier en pierre de taille, et enfin, les bouffées de Led Zeppelin, des Beach Boys ou de Clapton en live, les odeurs d’encens et de patchouli. Un sas vers un autre monde. » (p.45) Ainsi il a pu côtoyer producteurs de l’époque, chanteurs, et surtout le mythique Jim Morrison de passage à Paris à cette époque et habitué du Rock and Roll Circus. Certains racontent même que "le roi lézard" serait mort d’une overdose dans les toilettes de ce bar. Notre enquêtrice de choc Louise flirte avec ces personnages troubles, baignés dans un monde opaque, s’évaporant dans des volutes de drogue et de musique.

    La belle Louise s’adapte parfaitement à cet univers, avançant à tâtons sur une ligne ténue tracée entre deux mondes : la moralité, une relation stable avec l’inspecteur Clémenti, un engagement, et l’attirance trouble pour ces êtres empreints de magie et de mystère, mais aussi de violence et de malheur. Louise oscille dangereusement, moulée dans l’image marquante de son oncle défunt.

    Dans ce paysage troublé, Paris est à la fois un refuge et un danger. L’auteur campe solidement son action dans la ville, comme si la belle capitale était à elle seule un autre personnage. De la Villette aux quais de Seine en passant par Pigalle, l'escapade parisienne fascine le lecteur-touriste témoin de l'enquête tonitruante de Louise.

    Et l'enquête me direz-vous ? Elle n'est que secondaire finalement, se fondant parfaitement dans l'atmosphère et le décor comme si elle faisait corps avec elle. Du grand art !