L'ECONOMIE DU CARE
EAN13
9782130624646
ISBN
978-2-13-062464-6
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
Care studies
Nombre de pages
64
Dimensions
17,7 x 11,6 x 0,5 cm
Poids
62 g
Langue
français
Code dewey
330.126
Fiches UNIMARC
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Pour l’économiste orthodoxe du XXe siècle, le care n’a jamais existé. On ne se soucie apparemment pas de l’autre dans la théorie économique standard. La bienveillance y est exclue, l’univers sentimental prohibé, l’altruisme (pur) rarissime, la vulnérabilité déconsidérée, l’indifférence préconisée. Les individus sont décrits comme des êtres purement rationnels et autonomes à la recherche de leur intérêt personnel. Chacun applique la logique utilitariste des « peines et des plaisirs », décrite par Jeremy Bentham, avec le souci le plus extrême de la quête du « bonheur ». Oui, en théorie, l’homo œconomicus est égoïste, superbement calculateur, grand stratège et potentiellement immoral. Il est l’archétype du « héros » cérébral, impartial, autonome, clairvoyant, jamais ému, toujours distant. L’homme économique ne s’intéresse qu’à lui-même, nourrit des désirs égocentriques, ne s’attache qu’aux conséquences de ses actes, place la rationalité au dessus de tout et ne prend en considération ni les intentions des acteurs, ni les attentes de ses contemporains.

Pour quelles raisons, par conséquent, les économistes contemporains devraient-ils désormais se soucier du care ? Science universelle, formelle et positive, abstraite et rigoureuse, esthétique, science profondément influente au niveau des politiques publiques et dominante au sein des sciences sociales, pourquoi l’économie devrait-elle s’encombrer d’une éthique du care contextuelle, intuitive, personnelle et morale ? À quoi donc servirait une économie du care ?

Emmanuel Petit est enseignant-chercheur au Groupe de recherche en économie théorique et appliquée (Gretha) de l’université de Bordeaux.
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