"Brassens journaliste, Brassens écrivain, Brassens anarchiste !"

Si les croquants et croquantes de la France entière ont chanté à tue-tête les textes de ses plus célèbres chansons, peu d’entre eux connaissent son implication au sein du mouvement anarchiste entre 1946 et 1948. Souvent éludée par les biographes, cette parenthèse politique et littéraire a pourtant façonné son être et conditionné toute son œuvre.
Avant de trimbaler sa timidité sur les planches des salles de concert, Brassens, qui voulait être poète, a passé la guerre et les années qui suivirent à dévorer les œuvres de Baudelaire, La Fontaine, Gide ou Anouilh avant de découvrir Villon, Proudhon ou Bakounine, dont les idées antiétatiques, antimilitaristes, et leur désir d’égalité sociale, lui seyaient tout à fait. En découla une carrière journalistique prolifique pour Le Libertaire – dont il devint le seul permanent – mise en lumière ici par les soins de Frédéric Bories.